07 mars 2012

 

ai(4)

ai à l'heure où j'écris ces lignes quasi-envoyé le PDF de Berlin Sampler à l'imprimeur. Version anglaise pour une sortie berlinoise en collaboration avec le magazine anglophone Exberliner. Légère panique des dernières rererelectures d'un manuscrit dans une langue non maternelle. Soirée de lancement, interviews, discussion publique avec un "pannel" de gens qui savent (et il y a du beau monde de prévu, assez pour faire pipi dans sa culotte) : le Lessour va avoir du boulot de représentation. Il semblerait qu'il y ait pas mal d'intérêt aux premiers contacts que nous avons eu avec des journalistes et autres. Nous verrons. Semaine d'emails dans tous les sens et de coups de fils de calage des derniers détails avec différents intervenants (graphiste, imprimeur, exberliner).

ai lu une bonne moitié du Retromania de Simon Reynolds qui est très bon. Le premier véritable essai sur le délire 2000 monomaniaque global pour le passé. Particulièrement en musique, en musique pop, qui fut pendant des décennies le lieu du présent exclusif. La disponibilité de la musique numérique est en train de tourner la popmusique entièrement vers la fascination pour elle même. La pop des débuts parlait de sexe et d'aventures intimes, la pop des années 2000 ne parle plus que de pop. Elle n'invente plus, elle se contente de faire joli. Elle se classiquise. Elle se jazzifie. Elle est en grand danger de se racornir et de sentir mauvais.
De l'ipod, de youtube et des périls de cette abondance pour l'économie esthétique. Je me découvre pas mal des traits de la passion-du-passé des années 2000 (Berlin Sampler d'ailleurs...) mais pas tous (j'ai toujours refusé d'avoir un ipod et je n'ai jamais vraiment eu de disque dur plein de machins que je n'écoute pas. Je JETTE même assez régulièrement les choses que je télécharge...), la faute peut-être à mon grand âge. Le livre ne juge rien, il constate avec pas mal d'humour et beaucoup du fond de vieux briscard de la critique rock. Reynolds a des goûts plus large que moi mais son vieux passé post-punk et raver me parle beaucoup (parle à ma nostalgie). Au bout du compte je crois que nous souffrons de la même maladie : la nostalgie du futur. Du temps béni (des nineties pour moi, du punk et des nineties pour lui) où nous avons cru que le passé n'existait plus. C'est ma retromania à moi en tout cas.

ai tombé - à propos du passé - sur un scan de Acéphale, la revue de Georges Bataille où écrivait avec lui des petits plumitifs comme Roger Caillois. Faisons fête à la mort et faisons de la mort une fête. Ce sera encore la meilleure façon de nous venger de la trahison de la vie. Ce genre de choses. Réédité par Jean-Michel Place qui avait déjà fait Le surréalisme au service de la révolution. Quel beau métier. Je me l'offre dès que possible.

ai récupéré le programme de Mélenchon qui m'a fait mal. ça m'apprendra ! Mais j'irai à son meeting du 18 mars puisque je serai à Paris pour le (fuckin) salon du livre.

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