14 août 2011

 

Control, Die Antwoord, Nomad's Land

Spoek Mathambo est le premier noir africain que je connaisse qui ai repris Joy Division, et j'en ai eu des frissons, 2011, année de naissance de l'Afro-goth, at last... c'était dans cette affaire berlinoise, cet afro-germanisme naissant depuis la terre brandebourgeoise (Hardwax, basic channel et al. en droite ligne depuis le kraftwerk/master flash des années 70) qui m'avait peut-être le plus motivé sur le plan de l'imaginaire politique... Il faudrait consacrer un jour quelque chose au contre-pillage de la culture blanche par les noirs, qui souvent en venant se servir dans les étalages de la culture européenne cherchent à être étrangers chez eux, étrangers dans leur propre langue disait Gillou. Retour d'influence, de Manchester vers l'Afrique du sud. Seb K m'avait déjà donné du fil à retordre à ce sujet, l'Afrique du Sud, en m'envoyant des clips de Die Antwoord, que j'avais trouvé disons à la fois remuants et vains, ce qui est déjà pas mal. Spoek lèche un poil trop ses clips à mon goût (pas de sophistication indigente white trash dans son afro-goth, évidemment. mais là on frise le publicitaire sur son Control) mais il envoie quelque chose d'heureux sur la géopolitique désirante, de la pure basse mastar qui déchire (war on words) et tout un sens du remue-ménage, tout un darkness à qui on la fait pas, qui tiendrait presque du Tricky sous emphétamines (sous extasy).






De l'Afrique du Sud, selon un article du Courrier Interntional, les antwoord disent que c'est une "putain de salade de fruit". L'accent du guignol en short pink floyd possède effectivement le sel de la grosse salade créole. le blanc créolisé est autant l'avenir que la grosse basse, je veux dire autant signe de l'élévation de la pensée vers le mouvement, l'entropie, le nouveau don du nouveau, c'est encore Gillou qui parle.

Chanteur : "die fuckin antwoord !"
journaliste : what does that mean ?
Chanteur : "the answer"
Journaliste : "the answer to what ?"
Chanteur : ".... whatever man"





La chanteuse est secrètement folle de moi, évidemment.

Au moment où je tombais sur toute cette joyeuse énergie de la jeunesse des antipodes, les hasards de mes recherches persos me faisaient buter sur une vieille revue musicale des années 90, , Nomads Land, que je ne connaissais pas (plus ou moins acoquinée au regretté Octopus semble-t-il).
Google livre a numérisé ces vieux papelards, sans restriction de droits je crois.
On y trouve un long article de Kodo Eshwun, le théoricien de l'Afrofuturisme (de Sun Ra à la jungle anglaise) qui justement traite des apports blancs à la musique noire, de l'importance du concept de kidnapping par des aliens pour les auteurs noirs américains de SF, mais aussi les noirs américains tout court (leurs ancêtres furent effectivement kidnappés par des aliens), et d'une réponse musicale à l'humanisme abstrait et universaliste de ces gens qui les ont envoyé couper du coton en Amérique (je veux dire nous, enfin nos héros nationaux)...
Eshwun laisse affleurer l'idée de quelque chose comme un créolisme généralisé, seul pendant un peu heureux au glacis en cours des identités sous l'homogénisation en temps réel de notre super nouveau monde numérique global.

Enfin je me comprends.

Nomads Land en tout cas était une putain de revue toute emplie d'une sorte de cyber-innocence critique et d'une érudition assez folle, et sa lecture tardive m'aurait presque foutu des frissons, et je suis confus de ne l'avoir point connu à l'époque, j'aurais été moins con.

http://books.google.com/books?id=aAmURUgYT1YC&lpg=PP1&hl=fr&pg=PP1#v=onepage&q&f=false

Et pour ce genre de chose, Google Books est une bénédiction, ni plus ni moins.

PS - spéciale dédicace à Estelle "mais ça me fait rien votre truc" L.





06 août 2011

 

HARDCORE

le comble de la bourgeoisie c'est de vivre à travers les autres, par procuration comme disait un grand chanteur français, je veux dire par exemple de remplacer son balais dans le cul en situation dansante par un ersatz virtuel, au hasard les exubérances quelques peu sauvages de certains écervelés d'un lieu non déterminé.




Ceux qui tiennent les 17 minutes gagnent une chupa chups

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