27 septembre 2007

 

Vanité des bois creux

pourquoi cette lumière blanche... on y distingue plus rien ! On s'entend plus dans ce ciel uniforme.... L'automne putain Django ! Déjà ? Pourquoi on t'entends pas ? t'es tout crevé c'est vrai ! et ça fait longtemps....

écoute un peu, "vanité des bois creux", fais comme moi, plusieurs fois par jours, ou même une dizaine de fois l'heure. ca dilue l'blanc. ça colore. c'est pas triste ou gai, c'est purement vivant. on voit des génériques de films qu'on a jamais vu, avec des hirondelles qui font la circulation dans les grands ensembles et les vespas qui rasent...

écoute tu verra, ça marche


http://www.myspace.com/ludovicdebeurme

PS les dessins aussi... pour sûr, mais on en parlera plus tard

25 septembre 2007

 

Berlin : Sinfonie einer gross Stadt

Suis tombé sur ce film de 1927 lors de mes recherches pour mon "berliner Projekt". C'est ici une oeuvre de base, très connnue, une tarte à la crème, un indispensable, toujours joué dans les salles et projeté aux étudiants. La jeunesse berlinoise baille d'ennui à sa simple évocation. C'est un peu comme de dire "Einstürzende Neubauten", au mieux vous récupérez des sourires moqueurs et sceptiques, au pire une volée de décrochages machoriaux ostensibles.

Mais c'est un film tout à fait fascinant. 1h30 environ. pas un mot, pas un acteur. Ni un docu, ni une fiction. Une symphonie et rien d'autre. La petite musique du monde berlinois en image... Un simple enchaînement de scènes de ville et de process industriels divers, entrecoupés de plans géométriques et architecturaux avec un regard froid et formel qui cherche toujours le cadre parfait, la ligne harmonieuse et brutale à la fois, la forme épurée et bauhaussienne à même le monde. "Sinfonie..." a été critiqué pour sa vision "d'entomologiste en visite au Kombinat" de la chose berlinoise : il n'accorde pas plus de valeur à la distribution du lait qu'au mannequin en vitrine, qu'au SDF à moitié mort ou aux rues décaties, ou aux jolies filles en terrasse des cafés. Pas la moindre critique sociale. Tout y est process et mouvement. L'argument est recevable. Le film est un peu long, faute de se trouver un autre rythme que celui de cette passion formelle, de cette ivresse du cadre et du montage.
Ca n'en est pas moins une perle. La scène introductive avec son train qui traverse la campagne puis la banlieue puis la ville, sa musique angoissante et théâtrale, pleine d'une sorte de foi en sa propre puissance, dépourvue de tout cynisme, m'a fait beaucoup d'effet. Edmund Meisel le compositeur fût parait-il conspué pour son "score" par les critiques de l'époque.
Accrochée au montage comme une sangsue, pistonant le réel avec ses percussions lourdes, ses pianos graves et vrillants, ses effets de frappes (c'est une Klang Sinfonie), elle particpe à cette sublimation du réel, à cette fascination pour l'immense, le nouveau;, le moderne, le technologique, les superstructures des affaires humaines (un discours que je vois à l'inverse exact du Metropolis de Lang), qui est une des marques de fabrique du jeune 20e siècle. Dans le droit fil futuriste, constructiviste, tous ces trucs en iste.

Notre mission : essayer de retrouver quelques-unes de ces critiques rageuses publiées à l'époque (via la cinémathek) pour prendre le poul de Weimar face à son avant-garde.


PS : le film peut se visionner ici :


http://video.google.com/videoplay?docid=-4999307054874717032

24 septembre 2007

 

Gorlitzer Park - évocation sonore

Crissement des roulettes un peu rouillées des poussettes de jeunes mamans turques voilées. Leurs chaussures à gros talons moches écrasent les gravillons. Vrombissement d'un sound system lointain. Basses. Cris d'enfants. Flop flop d'un cerf-volant. Pong du club de golf du torse-nu à dread-locks. Club en fer, balle en plastique. Palabres africaines sur un banc. voix rauques, gouailleuses et colériques. Guêpes comme des Microbombardiers. Cliquetis réglé comme une horloge suisse du vélo-dragster de l'ado au t-shirt vert. Glissement des pneus. Choc entre des bouteilles de verre, plus nombreuses que les usagers. Colier du chien avec un grelot. Aboiement au loin, sifflement du maître. Un gamin sur son mini mountain bike rase un landeau à grands coups de sonnette. Au loin à l'est, hurlements de dépi et exclamations autour du match de foot. Sifflet de l'arbitre. Claquement de crocs sur un frisbee vert. Silence lascif de l'homme torse-nu caressé doucement par sa compagne. Applaudissements répétés. Où est le jongleur ? Un âne braie. Un enfant tape avec un baton sur les grilles d'un ancien escalier d'accès, laissé là au milieu du parc, comme une dent creuse dont on aurait fait un pendentif. (En face à quelques mètres, quelques résidus bétonneux du couloir qui devait joindre cet escalier, rongés presque jusqu'au sol, rasés comme de vieilles molaires abandonnées. est-ce tout ce qui reste de la gare de Gorlitzer ?). Des oiseaux exotiques. Appeaux ? Imitations électroniques ? Pas le moindre djembé. je répète : aucun djembé. Le grondement de la ville, les rues adjacentes qui rugissent de manière intermittente. L'âne encore. Un avion qui vrille l'air.

20 septembre 2007

 

37

vendredi 14 septembre suis rentré comme tous les jours vers 12h45/13h de mon cours d'allemand, après un petit passage, comme tous les vendredi par le marché turc de Maybachufer. Je trouve la porte ouverte. Sur la table de la cuisine, un gateau. Sur le gateau 37 bougies. Tout autour de la table, et un peu partout dans l'appartement, loi de l'entropie aidant, des ballons de toutes les couleurs, et même certains en forme de coeur. Sur un papier "happy birthday" écrit au marqueur bleu. A droite de la table, Bibo, le chien fou de Lina tout excité par les ballons (il adore les faire sauter à coup de crocs). Derrière Bibo, Lina l'air presque timide qui me chante un bon vieux happy birthday.
Depuis combien de temps n'avais-je pas eu de ballons à mon anniversaire ?

 

Pornographie ordinaire

A la petite cantine qui jouxte la Hermanplatz. C'est un lieu sans aucune prétention et sans le moindre intérêt. Un comptoir/frigo où l'on choisit et paye son Brötchen/baguette puis quelques tables en plein vent, pas de portes ni de vitres. Je m'assois et une vieille dame digne et joliment maquillée vient me demander si elle peut partager ma table. Elle a encore quelque part une lumière d'enfant derrière ses 70/75 ans. Nous échangeons un sourire et je replonge dans mon libé. La musique, de trainante lavasse turko-bollywoodienne change de registre et de volume, d'un seul coup. Plötzlich. Gangsta R&B rappé. fort. Je regarde la dame qui mange seule son sandwich féta dans ce foutoir de musique de jeu télévisé. Cette dame si joliement coiffée, son maquillage qui essaie de la rajeunir un peu. Une offense. Une obscénité. Je pense aux prisonniers de Guantanamo à qui l'on sert du rock métal ricain en guise de punition/torture. Qu'est on en train de faire à cette dame ? et à des millions de ses congénères ? Je ne trouve pas ça drôle. La honte du genre humain me parcours lentement l'échine. Je termine mon salami brötchen et passe au Brie-Baguette (avec toujours cette feuille de salade assassine et cette façon de trop beurrer le pain). La dame affecte l'indifférence face aux yeah yeah yeah mouillés et aux beats qui surgissent dans ses tranches de concombres. Tucholvsky, que nous étudions ici en cours d'allemand, avait dit qu'il faudrait que l'homme soit pourvu de paupières pour les oreilles. Un nouvel organe pour empêcher la monstruosité spectaculaire de procéder à son invasion au quotidien. Oui ca serait merveilleux. Peut-être faudrait-il aussi supprimer les programmateurs radios. Plaies du monde. Propagateurs du capital. Mais peut être la vieille dame était-elle sourde. ou heureuse d'écouter la musqiue des jeunes. Ou, et c'est le plus probable, possedait-elle des paupières mentales, comme la plupart d'entre nous. Elle mangeait avec appétit. J'avais fini mon sandwich et ne suis pas resté pour le café.

15 septembre 2007

 

Earth - Hibernaculum


C'est mon disque de chevet, de travail et de vaisselle en ce moment. Un de ces albums qui vous vrillent jusqu'au fond de l'âme. J'ai peur d'abîmer avec mes mots cette rencontre avec une oeuvre, par dessus le plan de la réalité, ces connexions filaires et magiques entre moi et l'invisible.
Il y avait bien longtemps que je n'avais pas autant aimé un disque de rock. Peut-être y suis je sensible parce que la musique est si ralentie, si étirée, si répétitive, si pensive, si contemplative, qu'elle n'a plus de rock que les instruments et le son. Earth est un groupe de métal, que parait-il Kurt Cobain avait mis en haut de son panthéon. Mais ça n'est pas ce qu'il faut chercher dans leur musique, le métal. Il est là qui hante derrière les guitares cristallines et les pianos lancinants, niché dans une petite saturation, un larsen prenant et continu toujours mixé très bas, logé dans des structures distendues et ralenties. Mais ca n'est pas lui qui surgit. C'est une douceur, une douceur sombre et un peu fielleuse qui me rappelle un autre album gigantesque, le "Spiderland" des Slint. Toujours ce couple extase/mélancolie. De la répétition forcée jusqu'au délicieux. Ne vous fourvoyez pas, il ne s'agit pas d'un disque de black métal tout en drones et en grincement de porte.


On y sent à l'oeuvre une chose qu'aucun groupe non métalleux n'aurait pu saisir, une douceur qui n'existe que par ce qu'elle est née d'une longue pratique de la brutalité. qui revient de loin. La beauté survient de ces saccades en slow motion, de ces blancs nés de structures rock ralenties, de ces breaks si sont longs et si trainants. Une beauté mélodique simple qui a poussé du champ de bataille comme une plante grimpante à la floraison un peu pâle. Earth flatte ma neurasthénie gothique, mon penchant à vouloir m'installer là à simplement écouter le sang qui passe dans mes artères. Le disque s'appelle "hibernaculum" et il est moins froid qu'on pourrait le croire. La mère nature finit toujours par s'éveiller. Même si c'est bien à son engourdissement que nous assistons fascinés et bercés par sa respiration qui va s'éteignant.

09 septembre 2007

 

Philosopher avec des yeux-mousse



Ça m'est arrivé au petit déjeuner de ce dimanche. je l'ai pris à la Berlinoise, c'est à dire en terrasse sur une longue table d'écolier partagée avec d'autres co-petits-déjeuneurs. Il s'avérait que les sus-dits co-petitdéjeuneurs avaient des enfants. Les enfants au petit déjeuner, c'est pas mon truc. soyons honnêtes et passons pour un vieux grincheux. ils riaient les bosches entre deux bavassages interminables, ils riaient en sifflant leur Appfelschorle, ils riaient à leurs plaisanteries, ils riaient quand le soleil chauffait leurs lunettes de soleil, ils riaient quand leurs marmots inventaient moults facéties et visitaient à peu près tout le spectre du hurlé-criard comme seuls savent le faire les charmants bambins des autres. Aigu-aigu, sur-aigu cauchemardesque, brutal-aigu, aigu-courru, aigu-hurlé, aigu-revendication( ICH WILL ESSEN MAMA), aigu-joueur, sur-aigu-joueur, hyper-aigu de la chute.
Mes enfants ai-je décidé tout en essayant de dissuader une saloperie de guêpe de s'enfiler mon café à ma place, mes enfants seront menés à la baguette. Ils ne diront ni papa ni papounet. ils diront mon général. ils porteront des bermudas beige et ne penseront même pas à moufter. la gauche se fait bouffer par ce truc de l'enfant-roi c'est moi qui vous le dit. de la discipline putain.
Impossible de s'asseoir en terrasse sans que les hostilités ne se déclenchent. le vent, les enfants, les gens, les bagnoles. re-putain.
Le petit déjeuner est arrivé bien 25 minutes après le café, les berlinois ayant un sens du service assez proche des indiens (avez vous déjà attendu 45 minutes un banana lassi ? Le patron étant parti acheter les bananes ? et bien c'est plus facile dans un shack sur la plage d'Arambol que sur une terrasse envahie par les éléments hostiles à Berlin). L'oeuf était trop cuit et j'avais du mal à avancer dans mon Sudoku.

C'est arrivé soudainement. En haut de la page du libé j'ai écrit : "il faudrait faire un art inhumain ?"

non, ça n'était pas contre les enfants et mon désir de les découper à la hache n'était que passager, et au fond tout à fait contrôlable. Je peinais sur le Sudoku "supérieur" (que j'avais conservé amoureusement depuis lundi dernier, mon emploi du temps de ministre m'empêchant totalement le sudoku pendant la semaine), mon esprit est parti en promenade. Ca sert à ça un Sudoku. J'ai commencé à penser à la ralentie le deuxieme album de Tsé tout juste terminé que le monde attend si fébrilement.

J'ai écrit ça comme ça. ça me prend parfois. Je constatais par ces quelques mots que mon art était sur une fausse route. Où à vouloir "faire sens" on risque fort de s'empatouiller dans de la névroserie sans grand intérêt. On est borderline et finalement pas si passionnant. On a le cul entre tellements de chaises auteuristes, bruitistes, techno-iste etc qu'on finit par ne sonner comme rien.
Je me suis laissé aller à un "non tu as fais fausse route". parano ordinaire due à la montée de tension du café, habilement accompagnée par le joyeux babil à 200 décibels des délicieux bambins allemands ?
Parano ou constat totalement objectif ?
Ma musique est-elle totalement dépourvue d'humour ? ou l'humour est-il beaucoup trop indirect, trop private-joké ? Me fout-elle à poil sans même me rendre beau ? juste mes névroses et pas même mon sublime corps ? Quelle serait la solution pour pondre des textes qui n'auraient rien à voir avec moi ? Ni même avec les autres (en quoi seraient-ils plus intéressants que moi) ?
Peut-on faire une musique qui ne soit vraiment PAS humaniste ? Qui méprise le "socle commun" et affirme un particularisme complet, une pure individualité ? Ou plutôt une singularité : que cette pure individualité ne soit pas une explosion égotique, (l'égo me joue beaucoup trop de tours de passe passe, de crises de foi, de montée de sèves genre "oh mais oui mais oui c'est génial". L'égo cherche, l'enfoiré, le succès et la reconnaissance, alors qu'il ne faudrait idéalement que chercher POUR chercher) ? Ca n'est pas une question d'humanisme mais d'humanité. Il faudrait savoir ne pas penser et juste faire. Et pour cela, il faudrait écrire des textes qui ne parlent de rien d'humain.

C'est pourquoi j'ai griffoné un peu à droite de la grille de Sudoku, au dessus du mot croisé totalement imbitable dont je n'ai jamais réussi à trouver ne serait-ce qu'un seul mot valide (merci libé de publier chaque jour cette humiliation ordinaire),

"il faudrait faire un art inhumain ?"

puis,

(j'ai pensé à la mouche. au tsé. j'ai alors écrit)

"from the tsé fly -> vue à facettes -> fragments répétés et dérivés"

j'ai ajouté "paroles - musique" comme les deux domaines ou appliquer cette "vue à facette".
Ca m'a conduit à la marge du journal - soulignée par un fin trait vertical, elle mesure environ deux centimètres de large.
j'ai écrit, à la verticale donc, comme reproduit ici plus ou moins fidèlement

"plat
plat
plat
plafond"


j'ai essayé d'imaginer le vol de la mouche dans ma chambre, qui décrirait ce qu'elle voit comme elle le vit. comme une caméra intime, figée au sein de ses minuscules connexions neuronales.

le mot "plafond" m'était interdit je m'en suis rendu compte. la caméra-mouche ne donnerait pas le nom des choses, elle se contenterait de les décrire objectivement, sans pouvoir FAUTE DE LANGAGE, les découper en modèles-types, en idées, en choses. si je n'avais pas le langage tout serait continu/discontinu et rien ne serait individué. ca serait une affaire de matière pure. de texture.
j'ai recommencé quelques fois en diverses positions de la page

j'ai écrit

plat
plat
plan-angle
plat
plat - fond
fond blanc
planispectre
(le spectre des couleurs, qui forment le blanc. vous suivez ?)
lisse de loin
strié de prêt
pulse toujours
blanc cassé
respire lentement
(oui à quel rythme vit la pierre et sa peinture ? à quelle vitesse le mur change-t-il ? est-il si immuable qu'on le dit ? vu de très prêt, vu hors du modèle de chose, hors de sa "murification", il n'est que pierre-peinture. Pierre-chimie-sèche-dessèche. Il a son rythme. il change. il pulse à sa manière lente et figée)
vagues vagues
pétrifigées



j'épargne à mon lecteur la suite de ces indigences. Mais le fait est là, il saute à nos yeux à facettes, il nous remonte comme un choc par nos minuscules pattes, à travers nos millions de poils capteurs, il nous fait frissonner nos ailettes mille fois plus fines que le papier de soie : en faisant la mouche j'ai trouvé Gilles Deleuze.
"lisse de loin, strié de prêt".
le lisse et le strié. et si tout milles-plateaux n'était qu'une tentative de décrire le monde, la société, le social, hors du langage ? Avoir une vision pré-langagière des choses, si je puis oser le néologisme. Comme un sociologue sous LSD ?

le plan d'immanence (la surface ou tout ne survient que de soi-même, ou rien d'extérieur ne peut intervenir, le tout dans le tout, l'indivisible). les strates et les plateaux. le lisse et le strié, les flux, les machines-coupeuses de flux. le sein de ma mère.

C'est ça la philosophie ? La recherche des pures entités telles qu'elles sont avant que le langage ne les réduisent, ne les découpe, ne les divisent et donc ne les cachent (mais ca serait déjà assumer qu'il y ait des entités. donc déjà individuer. c'est donc mission impossible ?) ?
C'est ca faire "surgir le vrai" ? Passer par l'abstraction pure et la métaphore pour éliminer la routine aveuglante du langage ?
ou même : viser à la suppression de la conscience (en tant que biais à la vision, au ressenti) ? Philosopher c'est un devenir-mouche, un devenir-inhumain ?
Un hurlement démentiel m'a coupé dans mes réflexions. Une sombre affaire de morceaux de sucre dans la main d'un enfant, de dentiste potentiel (Zähnartzin que ça se dit. c'est un mot immanquable), de "remets donc le morceau de sucre". De pleurs et de frustration bien compréhensibles. Je ne suis pas sûr. La barrière de la langue, voyez-vous.


en me traitant vaguement de con, j'ai finalement ouvert "La télévision" de JP Toussaint que Mathieu m'a si gentiment offert et envoyé ici. Et j'ai oublié la mouche et ses yeux-mousse.


PS: trois vernissages vendredi. deux samedi soir. des vidéos sur 4 écrans avec des boxeurs détourés, des croutes sur toiles bavasseuses de couleurs livides, des croutes huileuses, des collages, des peintures genre "SF sur mars avec un soleil couchant et des concressions roses", des peintures abstraites dont on ne sait jamais quoi penser, des installatiosn sonores à dispositifs simple et charmant, des installations prétentieuses avec trois bouts de ficelles, des miroirs et des photos du Berlin en plein changement. des gens. plein de gens. trop de bière. c'est épuisant la vie mondaine. Mais moins que les petits dejs.

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04 septembre 2007

 

Dem dem der den

Météo désastreuse. 10 degrés pluvieux, mais avec quelques éclaircies hein entre les orages. Je mentionne ce sujet si ennuyeux parce qu'il est une des clefs de l'aventure berlinoise. La capacité à sublimer, oui à sublimer, le désastre météorologique annoncé. A faire plus que s'en foutre. A faire plus que tenir les dents serrées. Une seule solution : courir nu comme le moujik dans les steppes de l'oural au mois de février. Le vent ? la pluie ? le froid gris ? rien qu'une épaisseur suplémentaire au blindage naturel des habitants de la grande Russie. Regard d'acier et volonté d'uranium.

Mes cours ont commencé. je cite ici les prénoms de mes co-écoliers, presques tous jeunes et parfois même boutonneux (je ne dénoncerai pas celui qui a, dans un moment sublime d'égarement face à l'inconnu, un plongeon, suggéré que Goethe aurait courru la donzelle et vécu la grande aventure communiste révolutionnaire avec Le ché à Cuba, goethe et fidel ? ca ne sonne pas pareil non ? le gars y croyait dur comme fer. putain la jeunesse !) : Khadija, Ying, Mathilde, Irini, Hee-Jin, Elena, Mariana, Alina, Dong Won, Thomas, Lin, Özgür, Guillaume (c'est moi), Eunhö, Hussein, José. Erythrée, Corée, Chine, Brésil... Berlin est cosmopolite y'a pas de doutes.

Journées bien remplies donc. Cours le matin, trois heures, dativ, akkusativ, genetiv. EN au pluriel à chaque fois sur l'adjectif quand le signal du genre a été donné, triple idiot ! Datif féminin ? Der Grossen Frau.
Après midi au "Studio" de Weichselplatz, grand espace que nous partageons à 6, 4e étage, lumineux, coworkers forts sympathiques me semble-t-il. Deux graphistes/illustrateurs, un peintre, un sculpteur, un vidéaste et moi.

Le soir je rentre à l'appart, où je dîne soit seul, soit avec Lina, ma colloc (c'est moi qui me suis collé aux pates hier, avec les honneurs) et son énormmmmme chien Bibo, qui a le mérite d'être débonnaire et plutôt calme. S'ensuit un peu d'exos d'Allemand (notemment "ecrire ce qu'ona fait le matin". mon allemand est affligeant. pitoyable. extrait de monchef d'oeuvre d'hier "heute habe ich di konjonktion wörter gelernt. wir haben auch ein bischen von unseren heimat gesprechen". Puis un poil de musique (reprise de "she brings the rain" de can, en version dub de magasins de chaussure pour le susmentionné "Dust and Chimes"). je ne garantie pas de tenir ce rythme de cocaïnomane trop longtemps. A moins que quelqu'un fasse nétour, bien sûr.

Voilà. Pas eu le temps de souffler. A peine sorti du train samedi matin j'arrivais chez Lina, et Rui, son ex, celui qui m'a libéré la chambre, qui était à l'appart pour vider ses affaires, me donnait un flyer pour son "vernissage" le soir même. Une douche et le gros morceau : Installation du lit Ikéa (mais pourquoi nom de dieu me reste-t-il des pièces une fois le lit terminé ?) qui s'averait n'avoir pas de lattes.... non fournies ! lit inutilisable ! sus aux suédois suceurs de sang ! ai du fouiller la rue à la recherche de ces palettes en bois qui font juste la bonne hauteur. Perfect solution. Ai eu un peu peur deme faire prendre en flag de volde palette. On doit dans un pays si soucieux de l'autre, vous pendre direct à un arbre si on vous choppe ? J'ai arpenté en sifflotant l'air depas y toucher les ruelles les plus sombres, les arrières cours à poubelle les plus cachées de mon Kreuzberg. M'a fallu scier une palette avec une minuscule scie à main. pas peu fier de sa solution sommier sans soucis le Guillaume. Samedi soir Lina m'invitait à une fête dans un "house projekt", immeuble sur cour entièrement occupé par une quarantaine de collocataires qui paraît-il se font à bouffer pour tout le monde à tour de rôle. Un repas à préparer tous les 40 jours mais quel repas !
Dimanche puces pour trouver un meuble à fringues, échec. Musée du mur de la Bernauer Strasse. Ravioli aux épinards et au lit.

La suite dés qu'il se passe quelque chose qui mérite d'être dit.

PS : M.I.A "Bamboo Banga". Bombe de balle de musique massala hip hop step quelque chose avec des aboiements de chiens et des motos qui bouffent les énoooooormes basses et des samples de bollywood qui surgissent du grand nulle part du brouillard postmoderne. et cette voix ! "M.I.A is coming back"... le reste de l'album m'a l'air bien moins bien.

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