07 décembre 2012

 

Scott Walker - Bisch Bosch


J'ai aimé le dernier Scott Walker, Bisch Bosch. En partie peut-être parce qu'il apporte de l'eau à mon moulin amusical. Sa carrière. Partie de la chanson bien composée des années 60 pour finir dans ce bordel quasi innommable.
Aboiements de chiens, samba, noise, guitares sixties mais tordues, percus électroniques saturées, chant cold-lyrique (vibrato à mort, réverb à mort. voix difficile, c'est à n'en pas douter ce qui va faire fuir du monde, mais moi au contraire, ce coup ci, elle m'a happée), cordes, flatulences cuivrées ou synthétiques, boucles étranges, samples chelous, passages rock nickés de leur race, purs moments de stress… Pas mal de gens vont considérer ce machin comme une punition, c'est clair. Dommage.
Il faut une vie pour toucher au chaos. Contrairement à ce que l'on pourrait en dire, le Chaos est une discipline, du même type que l'introspection. Pas un relâchement de volonté ou de vigilance, loin de là. Ou, du moins, c'est quand il transcrit une discipline, une quête, que le principe chaotique devient une machine à affectation, je veux dire, une étrange chose qui vous rend étranger à vous même, vous fait repenser, revoir, re-sentir. Et là, bingo de chez bingo. Putain de disque.

Walker y pose, y défait en permanence, une bizarre négation de ce qu'il a pu être, il cherche la noyade. Il ne m'avait pas encore convaincu dans ses précédents essais dits "expérimentaux" mais cette fois il a carrément lâché les derniers boulons.
Et c'est beau un homme qui plonge.

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