12 janvier 2010
A propos du Servovalve
A l'occasion de la sortie de leur DVD temps-fixe, qui figure en plus d'une de leur performance filmée ou comme ils le disent si bien, taxidermisée (notez le langage qui implique d'avoir un etre vivant, une créature dans les mains), un hallucinant, et sidéral, documentaire sur leur travail (qui cependant à mon avis pêche encore un peu sur certains points mais mon propos n'est pas là), voici quelques réflexions jetées sans forme particulière sur le travail du servo/des servo que je fréquente depuis quelque chose comme 20 ans que j'ai vu grandir du petit gland jusqu'au pistachier.
Un jour je prendrai peut-être le temps de mettre tout ça en forme. Quoi que justement il y aurait peut-être là comme une contradiction (lire la suite).
Des formes instables, des mouvements sur l'écran. Les servo les manipulent sans avoir véritablement le contrôle. Manipulent ce que j'appellerai des triggers cosmiques. en position omnipotentes ils jouent avec les lois physiques de leur espace et laissent venir. son et images rendus au même point-signal, à leur plus simple expression pour être recombinés selon le pouvoir de ces "triggers cosmiques" (souvent des touches assignées dans le code qui permettent de changer les valeurs de certains paramètres, il faudrait un jour rentrer plus dans le détail de ces questions). ils utilisent souvent le mot "organique" pour ces effets de matière/déplacement, qui parfois singent involontairement - ou grâce aux choix esthétiques des manipulateurs du code - les entrailles, les molécules, la vie. organiques mais sans organes alors. sans avoir la fonctionalité, l'efficacité du vivant. Ils sont dans la jouissance pure et défonctionnalisée. "corps sans organes" pour faire dans la tarte à la crème deleuzienne. Les mots deleuziens leurs vont bien d'ailleurs Immanence, foule*, moléculaire, molaire. A croire qu'ils ont été écrits pour eux.
Il reste bien entendu des lignes, des points, des formes plus ou moins reconnaissables. des mots ou des chiffres parfois. quelques clefs de sens. mais ils n'ont pas plus de valeur que les effets, que les transitions, que les variations, que l'infinie de la chose en face de nous, nous sommes face à un tout mouvant et la notion de partie, nous est devenue extrêmement floue. mensongère même. C'est Kandinsky : le monde des flux de matières disparates en collision permanente et instable. Il nous reste des pixels, des atomes d'image (et encore ceux ci sont fractalisés c'est à dire zoomés à l'infini et se révèlent eux-meme des mondes à part entière), mais aucune forme reconnaissable, aucun individu que l'on pourra déterminer. parfois dans le chaos surgissent des débuts de formes, ou meme des plans, des cartes semblent se dessiner mais elles sont toujours au final rendues au chaos dont elles sont venues. elles ont esquissé un possible qui a disparu aussi vite. des mots auquel on pense : non matière, art rendu à la nature, ou plus exactement devenu antinature. génération de flux de matière assumée comme telle. non pas une forme qui domine/taille la matière (la nature ou l'art), mais un materiau expressif brut, dont éclos parfois des formes, qui parfois se solidifient/stratifient pour finalement toujours être rendues au chaos. le chaos est innommable : il n'y a plus que du signifié, des choses sans mots à mettre dessus. Le cas de cette ligne qui martelle la ligne d'en dessous jusqu'à la briser, devenue forme-fonction. mais une fonction qui ne sert à rien. c'est la ligne-marteau. mais elle n'existe plus en tant que ligne, et jamais en tant que marteau. c'est une ligne-marteau, une entité sans nom parce qu'elle ne correspond à rien d'autre qu'à sa mécanique personnelle. l'enfance du monde.
nous avons beau etre plongé dans la mathématique pure - du code et rien que du code - rien n'est remplaçable par autre chose. chaque chose, élement, mouvement, se contente d'etre, de faire. pas de fongibilité universelle. ce sont des êtres, même mathématiques, pas des fonctions.
ils ne s'inscrivent dans aucun ordre supérieur, aucun autre ordre que le leur propre. rien n'est assignable. tout comme l'utilisation par les Servo des mots, des moqueries de formules chimiques, de la poésie de l'aléatoire est si... aléatoire justement qu'elle relève plus d'une écologie du langage (devenu matière brute qui vit pour elle meme) que d'une expression en tant que telle. langage devenu matière comme une autre. machine comme une autre. écologie de diverses machines-matières qui vivent pour elles même. et tout ça par les mathématiques, le code.
c'est en celà - et malgré la pollution plus ou moins ironique de nombreux objets hétéroclites reconnaissables auxquels ont peut coller un mot, un signifiant : présence qui suggère quelque chose comme des traces, et donc une uchronie de comic books un "après la dissolution du monde", élément narratif/littéraire qui permet justement de signifier qu'on représente encore mais je crois qu'on pourrait s'en débarasser sans soucis - que nous sommes très loin des "mondes virtuels". les mondes de servo sont des machines mais pas des machines dont on peut tirer quelque chose (locus solus. ont ils lu locus solus ?). de leur réel on ne peut tirer de fiction. ils n'ont pas d'histoire à raconter. ils sont même anti-histoire, anti-fiction, tout en réel brut. juste de légères solidifications qui en tiennent parfois lieu, jamais longtemps. jamais assez pour que le "gamer" du monde virtuel puisse l'exploiter à ses fins finalement assez banales d'immersion dans un grand récit (ne serait-ce que le sien. baillements...)
nous ne sommes pas dans un "monde virtuel" où l'on vient prendre pied, d'une manière ou d'une autre, nous sommes plongé dans un réel sur lequel nous n'avons aucune prise, nous sommes face à cet élan vital en lui même, pas face à sa transformation en matériau exploitable.
nature et culture. la culture c'est l'ordre (slogan 68ard repris par Godard). peut etre avons nous ici une nature-culture, une nature ordre. je veux dire : une nature code. ou : un chaos-code.
il n'y a plus un désincarné - divin ou mathématique - et un concret chaotique inappréhensible par son infini. avec le premier qui aiderait à ranger le second. c'est la mathémaique qui cette fois nous fout dedans. Nous voilà dans le chaos désincarné, ou l'inverse, dans la mathématique concrète.
formellement, je veux dire par là sociétalement, certains codes esthétiques sont faciles à reconnaitre, ils ancrent bien entendu le travail du servo dans son histoire personnelle, ses gouts, son passé et son expérience. beaucoup de gens s'arrêtent là. les considèrent comme des artistes "industriels". et du coup s'interdisent la dimension métaphysique de leur travail. Inconscients et biais socioéconomiques ne sont ni niés ni assumés. ils sont là, parmi d'autres et franchement pas plus intéressants que le reste (mon ami alex me disait qu'il aimait toutes les femmes qui ont, je cite, "un pète au casque". c'est à dire, j'en déduis, toutes les femmes. qui n'a pas de traumatisme amoureux me jette le premier casque. c'est intéressant les causes mais pas plus que ce que nous avons en face de nous, il faut meme parfois savoir les oublier pour comprendre. tout a une cause, c'est entendu).
donc nous les discutons rapidement, ces causes du vrai monde : reprise de certains des préceptes de la "techno" ou du moins de la culture électronique émergente des années 90, un jeu esthétique avec certains codes politiques (mais pas un jeu politique, à part la déclaration d'indépendance et le fuck you général nihiliste qui sont le message dirons nous éthique pour faire vite. mais je n'ai pas envie de les discuter ici) , un jeu sur la servitude volontaire -> utilisation du signal le plus cru (donc du plus cru de l'information qui s'impose au spectateur, le bip comme atome sonore, l'alarme comme atome de sensation) au nom d'une écologie de l'information (servo clame le besoin d'en utiliser le moins possible, élégance minimaliste qui est bien sûr une réponse au trop plein délirant dans lequel nous baignons) qui tourne parfois, dans les moments scénarisés, (c'est à dire dans les modules qui évoluent temporairement avec des embryons de structure dramatique tempete/calme par exemle)à une parodie totalitaire typique de la musique industrielle, de son jeu avec les codes de la pop (et plus généralement de la séduction capitaliste) pour les tourner en leur contraire qui leur va comme un gant : les codes de la terreur. Franchement ces éléments sont importants (le nom servo est aussi une ironie fascination typique du milieu industriel pour l'intendance et la machinerie) mais ils me détournent du fond de la question.
Ce jeu avec les codes et la variation, exploration des sources de la variation elle même, n''est jamais chez servo un jeu au sens artistique du terme, c'est à dire que servo ne prétend jamais dominer la machine, la machine est folle, il en est à peine le savant fou, plutôt la sage femme, il aide à son expulsion mais elle est autonome. on est en plein Mary Shelley. Le monstre se leve sous l'orage et va vivre sa vie démente. refus d'etre l'artiste conscient qui expose un medium dans un cadre signifiant et idéologique précis (des musées, des toiles, des écrans, des galeries, des acheteurs). servo prétend n'en rien savoir. nous fait rêver à un monde ou l'artiste n'aurait plus de médium exploitable, serait donc hors de l'exploitation de son jeu matière/forme. dans le jeu pur.
Ou plus exactement il n'existe pas chez lui de ce refoulement artiste, cette recherche d'un recul et d'une distance qui permettrait de maitriser, dominer, c'est àdire réifier son sujet, pouvoir l'exploiter et l'intégrer aux codes/normes du moment.
sans tomber dans le rêve d'une oeuvre quiserait pure oeuvre, la question est plus compliquée, mais au moins en se débarssant dans son oeuvre meme de la question professionnelle, corporatiste de ce que c'est que produire de l'art. c'est reposant.
L'entité Servo est tout de plein baignée dans un oxymore à épaisseur multiples : elle est dans la sensualité pure, mais dans la sensualité du signal. c'est à dire qu'elle caresse, qu'elle jouit du signal qu'elle produit, de l'agression elle même - la redoutable brutalité de certains moments, le calme absolument effarant entre deux bourrasques . elle refuse de mettre une distance entre elle et sa jouissance de façon a pouvoir exploiter son objet. elle refuse de sublimer ses pulsions pour en faire une subjectivité positive, c'est à dire quelqeu chose de rationnel, de transmissible qui permette d'édifier du social et du culturel. elle se contente de jouir. La jouissance c'est l'enfance de l'art (qui ici s'opposerait à la beauté comme geste magique de magnification de la souffrance, hum j'y reviendrai un jour). Servo parle d'immersion. on pourrait appeler ça une pulsion du chiffre. ou pulsion du code si vous préférez. où ce qui est la machine des machines, la ratio des ratio, l'ordinateur, devient une "bête à bon dieu", un monstre vibrant. ce faisant on retourne le paradygme habituel où la mise en calcul met le monde en équivalence et le vide de sa substance, nie sa totalité en séparant les choses, on se met, avec le code et les chiffres, avant le langage et la ratio, on est dans la soupe primitive. et comme il ne s'agit jamais de courir nu dans les champs de l'innocence, pas de rousseauisme, pas de luddisme, comme il s'agit toujours d'un certain rapport, sensuel justement, à la technologie et au code, on nous installe plutôt dans une post-rationalité qu'une pré rationalité. "post" justement suggéré par ces restes d'objets sensibles, ces débris de l'ancien monde qui agissent chez lui comme de minuscules ancres narratives, un peu comme les poupées trouvées par les humains dans la planète des singes. c'est un peu comme ci dans un futur lointain notre perception avait évolué au point d'accepter le monde et de refuser de s'aveugler, de nier que nous n'avons pas devant nous des choses, mais des processus transitionnels extirpés eux-mêmes de processus transitionnels. c'est utopique on s'entend. ce serait épuisant de tout penser en terme de rythme. de la pierre du bois, des atomes. qui se stratifient et se décomposent. du mouvant. ce serait se dissoudre totalement dans le monde. et pourtant s'approcher du réel, finir par nier tout les outils d'aveuglement à ces infinis mouvements que nous avons construit pour dominer le monde.
servo invente donc un progrès par "régression pulsionnelle technologique", détachée de du besoin, de la capacité à être exploitée ou utilisée, il invente (génère : presque plus ingénieur que cinéaste ou écrivain) un progrès sans raison un progrès inutile, un nouveau possible donné pur, un monde qu'on pourrait vivre en direct sans quasi aucun biais civilisationnel. c'est là la puissance anonyme de l'électronique utilisée si crument, du "code pur" débarrassé d'à peu près tous les atours "tragiques" (fictionnels, narratifs, cadrés) qui pourraient faire passer la pilule . voir dans un genre similaire mais bien plus intégré à des logiques esthétiques classiques - je veux dire par là exploitables, rationelles, dessinées - le travail de Alva Noto.
Je laisse ici deux petites taxidermisations qui ont le défaut de briser l'expérience en petits machins, et de supprimer la totalité. Pour se faire une idée de ce que je raconte. Mais une idée tronquée :
soupe primordiale from servovalve on Vimeo.
ohon from servovalve on Vimeo.
PS : pour tout dire je pense que servo entité servo peut encore aller plus loin dans ce domaine, en éliminant encore un peu plus ses atours de l'ancien monde (lire ici : l'esthétique indus dont il est issu, tout ce sur quoi j'arrive à mettre un nom). Mais je ne sais pas où il veut en venir exactement. Et peut être veut il justement éviter cette réduction à la mathématique. Et c'est justement aussi ce qui m'excite, cette ambiguité.
Une dernière chose qui va bien au delà de ces considérations esthétiques : la façon de travailler des servo, modulaire, les sort naturellement du cercle classqiue de l'oeuvre finie qu'on envoie à l'éditeur après l'avoir peaufiné pour ensuite passer à autre chose. ils se contentent de pondre, de laisser infuser, d'améliorer. rien n'est jamais figé, sauf parfois de manière artificielle pour avoir un objet à vendre dans le commerce comme ce "temps fixe". Ca veut bien dire ce que ça veut dire. Des éléments modulaires processuels y ont été fixés. le dvd est donc un mensonge nécessaire. Il n'ya pas de prétention àl'oeuvre finie, mais toujours un ouvrage, ouvrage d'une vie. une telle capacité à l'obsession fait rêver.
* La foule au sens propre et au sens figuré de ce qui se présente en foule plutôt qu'en choses, qu'en globalités séparées les unes des autres. Si je puis me permettre, Charles Beaudelaire : La foule est son domaine, comme l’air est celui de l’oiseau, comme l’eau celui du poisson. Sa passion et sa profession, c’est d’épouser la foule. Pour le parfait flâneur, pour l’observateur passionné, c’est une immense jouissance que d’élire domicile dans le nombre, dans l’ondoyant, dans le mouvement, dans le fugitif et l’infini.
Comments:
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Putain de post, si je puis me permettre.
« il n'y a plus que du signifié, des choses sans mots à mettre dessus »
Je crois qu'il y a ici une petite imprécision qui a ses conséquences, et je te les soumets donc. Y aurait-il du signifié sans signifiant ? C'est une hypothèse un peu douteuse à mon goût, puisqu'il est inscrit dans la langue même (lalangue comme dirait l'autre) que l'un ne va pas sans l'autre. Mais note que c'est une question finalement assez mineure et surtout très distincte de celle qui interroge la réalité (l'existence, la matérialité, l'idée, peu importe ici) de ce dont on ne peut pas parler : que ne peut-on nommer ? Ce qui est encore très différent de la question relative à la portée de ce qu'on nomme (de ce qu'on dit) : que nomme-t-on ?
Autrement dit, où se niche la complétude ou l'incomplétude ? l'achèvement ou l'inachèvement ? la quiétude ou l'inquiétude ?
« [la machine] est autonome »
Mais la relation entre elle et toi n'est pas totalement symétrique. Voilà bien le fond de l'affaire. Quelle serait la nature de cette autonomie ? envers qui, envers quoi — et pour qui, pour quoi, serait-elle autonome, cette diablesse de machine ? Te voici redevenu ce soleil radieux unique et total du grand Tout, j'ai l'impression. Après tout, la machine, qui la dit machine ? (Il y a une échappatoire au solipsisme, note, mais on verra plus tard, et elle est discutable.)
Et aussi, j'aime bien cet emploi parfois chez toi du dont sous sa forme d'origine : d'où — d'où parles-tu, camarade ? Il participe bien du mouvement général d'analogie qui anime cet éloge que tu fais.
Mais cette quête effrénée de la pureté, de l'avant ou de l'après, qui sourd de tes envolées, me fait parfois un peu peur. Mais c'est après tout la même question : d'où parles-tu, oui, quand tu réclames tant la vilénie pour t'en démarquer ? Note que je ne cherche pas la réponse.
Ah, Baudelaire : oui ! La réponse s'y trouve nécessairement.
Et pour servo, rien à redire.
« il n'y a plus que du signifié, des choses sans mots à mettre dessus »
Je crois qu'il y a ici une petite imprécision qui a ses conséquences, et je te les soumets donc. Y aurait-il du signifié sans signifiant ? C'est une hypothèse un peu douteuse à mon goût, puisqu'il est inscrit dans la langue même (lalangue comme dirait l'autre) que l'un ne va pas sans l'autre. Mais note que c'est une question finalement assez mineure et surtout très distincte de celle qui interroge la réalité (l'existence, la matérialité, l'idée, peu importe ici) de ce dont on ne peut pas parler : que ne peut-on nommer ? Ce qui est encore très différent de la question relative à la portée de ce qu'on nomme (de ce qu'on dit) : que nomme-t-on ?
Autrement dit, où se niche la complétude ou l'incomplétude ? l'achèvement ou l'inachèvement ? la quiétude ou l'inquiétude ?
« [la machine] est autonome »
Mais la relation entre elle et toi n'est pas totalement symétrique. Voilà bien le fond de l'affaire. Quelle serait la nature de cette autonomie ? envers qui, envers quoi — et pour qui, pour quoi, serait-elle autonome, cette diablesse de machine ? Te voici redevenu ce soleil radieux unique et total du grand Tout, j'ai l'impression. Après tout, la machine, qui la dit machine ? (Il y a une échappatoire au solipsisme, note, mais on verra plus tard, et elle est discutable.)
Et aussi, j'aime bien cet emploi parfois chez toi du dont sous sa forme d'origine : d'où — d'où parles-tu, camarade ? Il participe bien du mouvement général d'analogie qui anime cet éloge que tu fais.
Mais cette quête effrénée de la pureté, de l'avant ou de l'après, qui sourd de tes envolées, me fait parfois un peu peur. Mais c'est après tout la même question : d'où parles-tu, oui, quand tu réclames tant la vilénie pour t'en démarquer ? Note que je ne cherche pas la réponse.
Ah, Baudelaire : oui ! La réponse s'y trouve nécessairement.
Et pour servo, rien à redire.
« il n'y a plus que du signifié, des choses sans mots à mettre dessus »
Oui. Tu as raison. J'essaie plutôt d'exprimer l'idée un monde sans personne pour nommer les choses. Ou d'une race humaine -post/trans- qui aurait pris la décision de ne pas les nommer. Un vivre et laisser vivre général. C'est ce que je suppose tu appelle ma quête de pureté. Je n'en suis pas là de mon cheminement. J'en suis à m'interroger sur ce qui m'excite et à essayer de comprendre pourquoi. La beauté aussi (oh le vilain mot !) et j'y reviendrai.
Mais tes questions sont justes : ce qu'on ne peut nommer implique la question "que nomme-t-on". Je crois avoir dans ce texte laissé entendre que nous ne nommons pas les processus. Ou plutôt qu'en les nommant nous faisons sur eux une opération de "réduction pour saisie". Là mon absence de connaissance linguiste me fous dedans je suppose... réinventer l'eau chaude hein ! Et que peut être l'art est un moyen de déplorer cette réduction (Michaux par ex, mais c'est valable pour un milliard de choses moins directement plongées dans les interstices).
Machine autonome : automate ? Non créature. Le fait qu'elle ait une naissance artificielle importe peu. Vit-elle ? je ne sais pas. Mais elle est vraiment générée. Et elle produit son mouvement "seule", c'est à dire sans intervention (autre que la manip de certains parametre en direct qui n'est cependant pas necessaire). Bien sur ca reste une "représentation", l'ordianteur fait tourner tout ca et le but n'est pas d'imiter le vivant non plus. Enfin je ne crois pas ! C'est vrai que le mot machine pour décrire l'oeuvre et l'ordinateur est une facilité. Mais en y réflechissant c'est un raccourci nécessaire qui permet de montrer la symbiose ou le principe actif du code...
Peut etre que j'utilise aussi le machine au sens deleuzien :: tout ce qui coupe (utilise) et produit. Définition assez large qui a le mérite d'impliquer une certaine autonomie. Coupe le pixel, produit la forme (le processus).
La dernière phrase, ca dépend vraiment de ce que tu appelle pureté... mais oui je suis dans une quête de quelque chose (ça risque de prendre longtemps hahaha)
Merci pour tout ça c'est très éclairant. Ou du moins très questionnant (comme le servo)....
Oui. Tu as raison. J'essaie plutôt d'exprimer l'idée un monde sans personne pour nommer les choses. Ou d'une race humaine -post/trans- qui aurait pris la décision de ne pas les nommer. Un vivre et laisser vivre général. C'est ce que je suppose tu appelle ma quête de pureté. Je n'en suis pas là de mon cheminement. J'en suis à m'interroger sur ce qui m'excite et à essayer de comprendre pourquoi. La beauté aussi (oh le vilain mot !) et j'y reviendrai.
Mais tes questions sont justes : ce qu'on ne peut nommer implique la question "que nomme-t-on". Je crois avoir dans ce texte laissé entendre que nous ne nommons pas les processus. Ou plutôt qu'en les nommant nous faisons sur eux une opération de "réduction pour saisie". Là mon absence de connaissance linguiste me fous dedans je suppose... réinventer l'eau chaude hein ! Et que peut être l'art est un moyen de déplorer cette réduction (Michaux par ex, mais c'est valable pour un milliard de choses moins directement plongées dans les interstices).
Machine autonome : automate ? Non créature. Le fait qu'elle ait une naissance artificielle importe peu. Vit-elle ? je ne sais pas. Mais elle est vraiment générée. Et elle produit son mouvement "seule", c'est à dire sans intervention (autre que la manip de certains parametre en direct qui n'est cependant pas necessaire). Bien sur ca reste une "représentation", l'ordianteur fait tourner tout ca et le but n'est pas d'imiter le vivant non plus. Enfin je ne crois pas ! C'est vrai que le mot machine pour décrire l'oeuvre et l'ordinateur est une facilité. Mais en y réflechissant c'est un raccourci nécessaire qui permet de montrer la symbiose ou le principe actif du code...
Peut etre que j'utilise aussi le machine au sens deleuzien :: tout ce qui coupe (utilise) et produit. Définition assez large qui a le mérite d'impliquer une certaine autonomie. Coupe le pixel, produit la forme (le processus).
La dernière phrase, ca dépend vraiment de ce que tu appelle pureté... mais oui je suis dans une quête de quelque chose (ça risque de prendre longtemps hahaha)
Merci pour tout ça c'est très éclairant. Ou du moins très questionnant (comme le servo)....
tiens le beau commentaire du GC a sauté.... je n'ai pas compris ce qu'il s'est passé. mais c'est inquiétant merde
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