15 février 2012

 

ai (1)

(PS : peut être une sorte de début de journal. on verra si je le tiens. et si je le tiens public. j'ai quelques doutes sur la sincérité d'une chose publique, enfin plutôt sur son intérêt. mais poster permet de le sortir de soi, de vraiment le formuler. ce qui est le but de ce blog. on verra sur la "longueur")

ai interviewé Mark Z Danielewski (l'auteur de la Maison des feuilles) pour Exberliner.
y ai appris entre moult choses la différence entre le logos grec et le dabar hébreu, qui représente si j'ai bien compris le geste actif, performatif, de nommer en même temps que le mot lui-même, donc une assertion, un jugement sur le monde, un pacte, une prière. Le logos est plus statique. Il représente le "vrai" réel derrière les apparences, un être immobile, éternel, immuable et surtout indépendant de celui qui prononce les mots

ai lu dans Libération, sur le blog des 400 culs, que les éléphants savaient se faire jouir avec leur trompe. économie animale. Monde riant d'Onan le grand. Libé d'ailleurs en léger regain de côte d'amour personnelle avec son bobaromètre de la présidentielle.

ai pondu un papier-bouse insondable de médiocrité sur le festival berlinois Club-Transmediale (lui même très médiocre) pour Mouvement. Ai dû le refaire intégralement. la honte. la té-hon comme disait mon frère pendant les grandioses années quatre-vingt du début. Et là Jérôme le patwon me le réécrit de la mort. Je refuse du coup de le signer. Compromis est trouvé, à cause de ce que je me sentais trop piteux pour faire iech. Mais je risque sur la longueur (si longueur il y a) de m'avérer un très chiant collaborateur.


ai eu de vendredi à lundi une mini gastro fiévreuse au moment où deux femmes (amies d'un ami) que je n'avais jamais rencontré squattaient chez moi. dénégation du droit inaliénable de se cacher pour mourir. comme Vahiné le chien de mon oncle Gilles, que j'ai vu partir au jardin vers 1979, sans même me regarder ou me proposer la baballe, mon oncle m'intimant de ne surtout pas le suivre.

ai ensuite eu deux insomnies de suite à prendre des dizaines de notes, notamment sur l'amusique, à écrire des poésies post-modernes et à lancer quelques pistes exploratoires (ou "chemins qui ne mènent nulle part") à propos de JRR Tolkien auquel il semblerait que personne n'ai jamais rien compris (et dont je ne suis visiblement toujours pas débarrassé). évidemment je ne suis pas spécialement pressé de les relire. Mais je note chez moi ces "crises d'inspiration" totalement désordonnées qui ne sont pas des angoisses de page blanche mais au contraire des débordements hallucinants de logorrhée. usant.

ai lu avec joie perverse et consternation mêlée les démêlées du suprêmatiste occidental Claude qui-prend-le-gué (qui dans-le-Gué-prend-l'eau ?). La réponse du député de Martinique était d'une vérité aussi nue que crue. C'est l'Europe qui a accouché du nazisme et des camps (premier camp de concentration par les anglais contre les boers vers 1900), pas l'Afrique ni les caraïbes, ni la chine, ni le turkménistan. Je vois bien l'argument rampant : dire que c'est nous qu'on l'a fait parce qu'on était plus malin et que les autres ne se seraient probablement pas gênés (Poitiers, Charles Martel, tout ça). Et bien oui, mais c'est quand même l'Europe qui a l'extermination calculée et la chosification massive des hommes et des peuples en héritage, pas les autres, pas ceux ont semble-t-il oublié à un moment de s'obséder en permanence à vouloir maîtriser le monde. et l'autre qui dit en substance que nous au moins on a créé la sécurité sociale. Il y a peut-être un bon grain et une ivraie, mais l'un n'existe pas sans l'autre. La société de la démocratie et du progrès technique n'est dans les faits PAS séparable de ses angoisses insondables et autres désirs d'espace vital, petites joies malignes d'humilier ses "concurrentes". il semblerait d'ailleurs que le grec soit devenu une sorte de sauvage sur lequel l'allemand aime à nettoyer le dessous de ses semelles. le mauvais payeur comme esclave et comme bouffon. La "construction européenne" avance vers le futur comme la statue de Lénine remise dans un hangar pointe vers le progrès.

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