03 mars 2007
Halifax mardi soir
Vous ne voyez pas ce que je vois ? La lèvre qui tombe. la main qui la soutient comme si elle était trop lourde. La nature sublime qu'on aperçoit à peine. Ce mélange de bretagne et d'amérique. De granit et de pins. Halifax. octobre 2002. Tim vient de m'envoyer cette photo. Vous ne voyez pas ce que je vois ? vous ne voyez pas où je regarde ? Où je ne regarde pas ? Tim conduit, il me fait faire un tour des environs d'Halifax. Je viens de me poser. nous sommes peut être bien mardi soir, peut être est-ce le 8 octobre 2002, et le soleil va se coucher, voyez la lumière dans le rétro. Je devais venir à halifax pour quelque jour. puis j'ai rencontré Cécile. j'ai annulé mon voyage à Halifax, pour rester avec elle à Montréal chaque minute jusque mon départ pour Paris. Pour revenir sur ma décision et me décider à aller à Halifax pour au mions dire au revoir à Tim et Alina que je reverrai plus avant bien longtemps par la suite. Alors voilà j'ai changé deux fois de billet d'avion. Je suis là pour 24 heures montre en main. Cécile est partout triple idiot, elle est partout. il n'y a rien d'autre à voir que son absence, n'est ce pas évident que rien n'accroche mon oeil ? une passion d'une semaine ? Qui ne l'a pas vécu ne peut pas le comprendre, ne peut pas savoir qu'elle est aussi absolue qu'une autre. qu'en plus le temps vous brûle, vous savez le jour et l'heure. lejour et l'heure de votre decollage pour Paris. Vous êtes un condmané en sursis à qui on laisse rendre une dernière visite au monde. tout se découpe mieux, les formes, les sens, les lumières, tout est d'une stupide beauté, d'une invraissemblable évidence. Tim me parle et je l'écoute et je peux répondre à tout ce qu'il me dit, lui dire "fuck off" quand il se fout de moi, mais tout mon esprit est concentré sur cécile. son odeur. je ne vous en dirait pas plus. notre rencontre, le très court moment d'intensité traversée, l'au delà des mots, le sexe. vous savez tout bande de salopiauds, vous savez tout. Cécile a été tout, le centre des pensée, le puit sans fond des intensités, même pour un court moment. et je n'avais pas l'intention de relativiser quoique ce soit. non je ovulais tout vivre même ce qui pourrait faire mal ! je voulais juste que cette sensation de déchirement du coeur et de tremblement du bas de mon estomac reste intacte, pure, unique.
C'est ça qu'il faut voir dans cette image, et cette lèvre pendante et ce regard vers l'extérieur qui n'est jamais qu'un recoin de mon intérieur. la forêt canadienne n'est même pas un jardinet.
Cécile où que tu sois maintenant... j'espère que tu as un petit souvenir de ces moments de feu (et d'un lever de soleil sur l'église orthodoxe depuis le toit... nom de dieu pourquoi en dire plus ?)
GG
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Arg, une des plus belles nouvelles de la journée qui fut noire (sans autre raison que littéraire, allez). Ce blog revit.
Jusqu'où, dans ces temps modernes, va se nicher la poésie ?
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