04 mars 2007
Berlin, un week end à
48 heures chargées. Il n'a pas été trop difficile de trouver l'appartement. je n'ai pas été déçu ! 160 m2 comme annoncé, tout en bois, entièrement refait à neuf, délicieusement vide avec d'excellentes prestations (SDB, cuisine, machine à laver tout ça). Les pièces ne sont presque jamais carrées, toujours grandes et biscornues, lumineuses. Georg et Marcel mes deux collocs ont une petite trentaine d'année, sont gays et fréquentent ce que l'on pourrait appeler dans les gazettes autorisées un milieu interlope. Marcel travaille dans un centre pour handicapés, Georg étudie la photo et tous les deux m'ont surtout l'air d'être des joyeux zozos du partying. ai apprecié en plus de leur chaleureux accueil, leurs looks, manteau en peau de lapin (est-ce du vrai ?), chapeau, chemises étranges en soie très destrier des années 80, dandy urban trash, appelez ca comme vous voulez. La première soirée fut solitaire, ils ont bougé à un anniv' juste après m'avoir reçu. ai vu un petit bout de mon quartier, très turc et plein de clin d'oeils à mon précédent voyage. J'ai mangé des sushis de la boutique d'à coté de la porte, et c'était bon et pas cher. Samedi j'ai erré dans Berlin ville très peu pratique pour les touristes piétons qui n'ont pas de carte... En 5 heures j'ai quand même réussi entre moults zones residentielles sans intérêt, terrains vagues (il y en a moins qu'à mon souvenir de 1992 mais ils sont encore nombreux) et avenues rectilignes et infinies, à passer par check point charlie, voir AlexanderPlatz, traverser le quartier des musées à l'architecture néo-antique assez particulière,- j'ai pu noter encore pas mal d'impacts de balles sur les murs, c'est très impressionnant, me trompais-je ou Berlin est la seule capitale d'un grand pays où l'on ait encore des stygmates, mêmes mineurs, du massacre ?- , descendre Unter den Linden jusqu'à la porte de Brandebourg, voir le nouveau Parlement et l'impensable bâtiment construit sous Helmut Kohl qui lui fait face. En ai eu mal aux pieds ! au bas mot 15 bornes que j'ai du faire. L'Histoire est partout. Ai pu visiter, par un pur hasard, la Crone Galerie qui propose des oeuvres imposantes de Alla Tkachuk qui soulignent avec une ironie hard core la collusion évidente entre nazisme et comunisme, ou plutôt, entre Staline et Hitler. en tout cas l'ai-je interprété comme ça, tout englué que je suis dans la lecture de l'extraordinaire Vie et destin de Vassili Grossman (Le "Guerre et paix" de la seconde guerre mondiale, l'histoire d'une famille prise entre Stalingrad et Berlin dasn ce qu'on pourrait maladroitement appeler le Tsunami de l'Histoire, ou le vomi incontrollé du vingtième siècle) que je conseille très vivement à tous les chenapans lettrés qui passeraient par ce Blog. La galerie avait aussi un mao tout nu, un hitler tout nu, un portrait de Staline à oilpé en medaillon... Ai croisé Emma, suis passé lui dire bonjour à son travail, nous avons mangé des... sushis, puis je suis rentré à l'apaprt où une heure après commençait la fête d'anniversaire de Georg. L'appart s'est rempli d'une bonne cinquantaine d'autochtones et de quelques français expatriés. le début de la soirée a été un peu difficile, je me sentais delaissé et je ne savais pas trop comment rentrer dans les conversations. j'ai fait quelques pénibles et peut-être un peu pitoyables, efforts, qui m'on conduit de fil en aiguille à me saouler assez méchament avec un groupe de françaises, après avoir discuté avec un Zimbabwéen clone de freddy mercury, venu vivre ici après 10 ans de Londres, un américain étudiant en vidéo, un australien artiste, une française plasticienne, un designer de meuble bavarois etc n'en jettez plus ! J'ai assisté, comme j'ouvrais la porte de ma chambre innocemment à toute volée pour aller chercher mon manteau, pour la première fois de ma vie a err... la vision romantique de deux gars en train de jouer aux docteurs, déjà bien avancés dans leurs diagnostics croisés...
Avons enchainé avec mon groupe de français (oui hein ils traînent entre eux les bougres)+ une allemande avec un club local dont j'ai oublié le nom. Berlin tenait son évidente promesse d'enfer de la techno minimale et des lieux "underground". Immeuble desaffecté avec deux gros dance floors, fête blindée à craquer de guignols divers et variés en grande forme (et d'ailleurs pas si jeune que ça, c'est un mode de vie la fête ici), groupe de rockers déguisés qui jouaient en fond d'une dernière salle, bière 50 cl à deux euros... vous voyez l'topo ? Il faisait très chaud et très enfumé dans tout ce bordel. La musique était un poil décevante, techno arrache oreilles, bien sûr, mais pas particulièrement avancée. Parfois même d'un gout franchement douteux (cette reprise de the wall avec un beat techno mérite une peine de mort à execution imédiate, sans souffrance mais la famille devra quand même rembourser la balle). On m'avait plus ou moins dit que Berlin fatigue sur ce terrain et c'est peut être bien vrai. On aura le temps d'y revenir. Suis rentré, après un passage par une boulangerie locale avec ce qui restait de nos troupes (moi et la sus-dite Allemande, Julia, le dernier des derniers carrés), vers un bon vieux 7h30 du matin. Pas mal pour un deuxième soir ! A l'appart il restait quelques lambeaux de fête mais rien de glorieux. Au réveil j'ai appris qu'un petit malin avait volé le laptop de Georg... pas le mien qui était bien installé sur la table de ma chambre, prêt à être volé, nom de dieu quel idiot cosmique je fais, quelle chance intergallactique j'ai eu... Fred avec qui j'avais discuté en début de soirée, le designer de meuble, a passé la matinée à nettoyer la cuisine. il était là tout seull 'air un peu hagard et il briquait comme si sa santé en dépendait. J'ai pris vers 13h mon petit dej en terrasse juste en face de l'appart sur le Kottbusser brucke, un petit troquet plein de gens tous plus zozos urbains à coolitude étendue les uns que les autres. J'ai l'impression de n'avaoir jamais quitté Berlin et pourtant je viens à peine d'y arriver. Home sweet home que je me dis. Balade dominicale le long du canal, histoire d'évacuer quelques toxines, même public partout, mélangé tout de même à des familles turques, des vieux allemands dignes qui fument la pipe (et je note aussi une tendance de ces divers monde à communiquer ensemble très naturellement qui est assez rassurante), des joueurs de pétanque et des cyclistes. Retour à l'appart. Fred finissait de nettoyer la cuisine. l'avait pas dormi le Fred. Avons discuté avec quelques restes de la soirée, tous l'air bien fatigués, qui trainaient dans l'immense hall qui fait office de chambre de Georg (quoi ? 60m2 ??). ai aidé dans l'enquête interne sur les voleurs de laptop. tous les gens sont pour le moment absolument accueillants et friendly, loin de clichés misérables sur les allemands trop froids trop serieux trop ceci trop cela. on m'a enjoint à parler allemand et je m'en suis sorti avec les honneurs. à l'heure où j'écris ces lignes, Marcel n'est pas encore rentré. est-il aller bosser juste après la fête, avec ses lunettes de sport et son manteau de fourure ?
Pour moi c'est un cigarillo et au lit.
Comments:
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ben dis donc, coup de bol pour le laptop ! je vois que tu es tombé pil poil au bon endroit, comme d'hab
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