20 octobre 2006

 

misc..

Nihrat est parti ce soir rejoindre sa famille dans le centre du pays, pour Bayram. Nihrat c'est le jeune chauve de 22 ans, très doux et gentil qui vit chez Mustafa. Bayram c'est la fête, les libations parait-il assez costaudes en terme de sucre et de gras, qui mettent un terme au ramazan. J'étais un peu triste de le voir partir Nihrat, sa gentillesse et son anglais désastreux. Il m'a dit à peu près, "i am happy for see my family but sad i don't see you". Il reviendra d'ici une semaine et j'espère bien qu'on pourra se faire un dernier dîner avant mon départ.

Hier il nous avait préparé des Mant-é (transcription phonétique) sortes de raviolis durs qu'on mange avec du yahourt, de l'aneth et une sauce tomate piquante. C'est délicieux et c'est aussi la chose la plus asiatique que j'ai pu goûter en Turquie. Ca m'a rappelé l'Ouzbekistan. Ou plus exactement la Turquie me fait réaliser comme l'Ouzbekistan est son parent pauvre, son cousin culturel qui a pris 70 ans de socialisme d'état au compteur (on rappelera pour mémoire la transformation des mosquées en abbatoirs à porc et la monoculture du coton obligatoire qui n'ont pas du aider le pays a bien vivre sa phase socialiste), et n'est que la version affamée, désertique et bétonée de la Turquie. Moins de gastronomie,moins de musiquen moins de tout. Malgré une histoire tout aussi multicentenaire qu'on peut l'imaginer.

Cette semaine a été un peu pauvre au niveau touristique, j'ai pas mal travaillé pour moi et pour mon "patron" qui ne sait toujours pas que je suis à Istanbul d'ailleurs. J'ai regardé avec Mustafa les diverses équipes turques se faire étriller dans diverses coupes d'Europe (il y a trois équipes à istanbul, Galatasaray l'aristocratique, Fenerbahçe la bourgeoise et Beşiktaş la prolo, les trois ont perdu). Je dois leur porter la poisse que je me suis dit.

Au restaurant maintenant on m'offre le thé et une sorte de patisserie de semoule sans que je ne demande rien, les gars parient même sur ma commande. Le gentil monsieur qui vient avec son fils handicapé mental que tout le monde accueille avec force embrassades, et qui commande toujours plein de frites, me fait même un petit signe de reconnaissance. Le vendeur de journaux me sourit avec un air heureux quand il a Libération et désolé quand il sait que je vais devoir me rabbattre sur le International Herald Tribune.
Le vendeur ambullant de pains au sésame, avec son petit chariot vitré aux roues dorées très grand siècle, ne sourit jamais.

Mercredi tout de même nous avons été à la Istanbul Modern, le musée d'art moderne sur les quais dans un ancien entrepot. Juste derrièe le musée, pour lui voler la vedette, un immense bateau de tourisme était à quai. un truc impensable haut comme une tour de 10 étages et long je dirai au bas mot de 150 mètres. De ma terrasse plus tard je le voyais toujours, plus haut que les immeubles de la rue. je distinguais ses piscines et ses tobogans aquatiques façon aquaboulevard. Je distinguais les silhouettes minuscules des gens qui prenaient le soleil. Il est parti dans la soirée, dans un crépitement de flash qui venaient de partout, de tous les ponts et de toutes les cabines (en baie vitrée avec chacune un petit balcon et deux chaises). j'en ai compté 4 étages de 80 pour un seul coté... faites le calcul. quels touristes américains pour quel tour du monde ? quel tarif à la semaine (oh by the way David Foster Wallace, Un truc soit-disant super auquel on ne me reprendra plus, est une lecture indispensable à qui veut en savoir plus. sur les bateaux de croisière mais pas seulement)

A istanbul Modern on exposait des extraits bien senti de la biennale de Venise. Notemment Regina José Galindo, petite guatemalteque en colère qui traverse la capitale de son pays en laissant de ses pieds nus des empreintes de sang en mémoire de ceux qui sont tombés. Elle se balade toute petite avec sa vasque pleine de sang et elle y trempe sespieds. et au bout de quelques pas il n'yena plus et les empreintes sont invisibles. alors elle recommence. Pas exactement local comme exposition mais c'était très bon. J'y ai découvert Semiha Berksoy qui me semble être un des pilliers de la culture Turque moderne. Une chanteuse d'opéra / peintre qui a collectionné les amants et les provocations. Morte en 2004 à 94 ans. Ses peintures sont à la fois naives narcissiques et violentes. J'aimerai en savoir plus. tout le monde a l'air de la considérer comme la mamie de l'art turque, l'attatürk de l'avant garde locale. Est-elle connue derrière le Bosphore ? je n'en avais jamais entendu parler. Et wikipedia ne fait pas son boulôt là dessus !

J'essaierai, si le temps est clément, et le temps est merveilleux depuis deux jours, de prendre un bateau pour la mer noire, le trip dure une journée aller-retour, et l'on mange parait-il du bon poisson en se la coulant douce, mattant gentilment les palais et autres villas sur le Bosphore. et pourquoi pas ?

Mes "vacances" sont confirmées, je pars le 30 pour le sud jusqu'au 3. je devrais, là bas sur la plage me débrouiller pour trouver une connection wireless. Il paraît que c'est jouable. D'ici là Vincent arrive le 27 et je crois qu'on va bien s'amuser.

a bientôt pout un post un peu plus plein, c'est promis.

PS : en discutant avec Mustafa j'ai réalisé que je n'ai jamais lu un article dans un journal français sur la Turquie sans le mot "islamiste" ou le mot "génocide". ah si quelque fois le mot "hooligan" quand ca parlait de foot. ca n'est pas seulement honteux, c'est grave.

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