08 juin 2012

 

ai (12)


ai donné mon premier cours de français pour un "sprachcenter" local. Histoire de voir comment est la vraie vie avec les vrais gens. Joies du précariat. Deux heures par semaines, et pour ces deux heures par semaine je dois bloquer tous mes lundi après midi jusque 2013. Evidemment ça ne va pas durer... mais je vais le faire encore un peu, le temps de pouvoir considérer en avoir l'expérience. C'est ma façon de faire des réserves pour l'hiver. (L'hiver vient !)

ai eu les premiers chiffres de Berlin Sampler in english qui est pas mal parti. La distribution faite à la mano avec un téléphone par les gens de Exberliner est infiniment meilleure que tout ce qu'à pu faire les belles lettres ou le comptoir des indépendants pour nous. Il y a quelque chose de pourri au royaume du livre français, c'est certain

ai pu assister à une longue conversation entre Théo Lessour et Thomas Fehlamnn (The Orb). Le Thomas ayant grondé le Théo pour quelques erreurs mineures (ou pas ?) dans la partie techno du dit livre. Erreurs qu'il va falloir maintenant systématiquement traquer pour pouvoir les effaçationner de la deuxième édition si deuxième édition il y a (en anglais et même en français). Scoop tiré de cette conversation prise sur le vif au club HBC que par ailleurs je n'aime pas même si j'aime le piano-wehrmacht monté sur des roues tout-terrain et peint en camouflage de la grande époque : The Orb sort un disque avec Lee Perry l'été prochain. Le Thomas a pu raconter relativement en détails son expérience avec le vieux fou/sage jamaïcain. Pas de marre au canards dans la cabine de batterie, ni de ganja soufflée dans les tranches de la console, les temps changent

ai vu Théo donner son "cours" de musique berlinoise à un workshop de musiciens français à Berlin. Peu mieux faire. Commence à devenir répétitif.

ai lu la moitié de Der klang der Familie, qui est un peu la suite de Dilapide ta jeunesse, concentré sur l'explosion techno au moment de la chute du mur à Berlin. Même principe d'écriture devenu familier dans le domaine de la musique depuis Please kill me : interviews croisées et remontées en un flux unique plus ou moins chronologique, comme une conversation imaginaire d'une cinquantaine d'acteurs d'un phénomène. Fascinante montée d'endorphine racontée avec nostalgie. La chute du mur, les squatts, les clubs dans les caves, les abus de dope, le Tresor et l'ewerk, la Love Parade, l'argent qui coule à flot, les trahisons... Pur concentré de vraie vie 90's. Der Klang Der Familie est à coté du Berlin Sampler dans toutes les bonnes librairies locales. J'ai bon espoir d'en devenir le traducteur, et j'ai contacté Allia à ce sujet.

ai rencontré autour d'un verre un ami d'une amie d'un ami, jeune innocent d'à peine trente ans en thèse qui disait "adorer écrire des romans". Le temps que j'affiche un sourire condescendant j'apprenais que l'impétrant avait déjà publié chez Gallimard, et à la NRF encore. il en parlait avec un naturel confondant et pas la moindre once de prétention. J'en éprouvais de la jalousie mêlée de respect et je me haïssais immédiatement pour cette faiblesse envers l'institution germanopratine. Mais le petit con en question, évidemment normalien, s'avérait un charmant compagnon de bar, que si il habitait dans le coin il deviendrait même rapidement un ami. Comme quoi.

ai déclaré la guerre à Google qui se fout du monde. On peut lire ici mon appel à la mobilisation générale. L'affaire est en train d'être réglée par un employé français de la boite G qui a pris l'initiative de m'écrire suite à ce misérable petit post. Belle réactivité j'avoue. Nous n'aurons donc probablement pas à sortir notre épée de bois à l'assaut de l'hydre à 100 millions de têtes. Ai eu un avocat au téléphone qui m'a proposé d'attaquer le grand G pour 5000 euros (et m'a tout de suite prévenu que nous récupérerons au mieux quelques menus dommages et intérêts dans cinq ans). Histoire d'être désagréable malgré la signature proche de la paix armée, je vous renvoie quand même à cet article hallucinant que m'a fait suivre cb : ici. Où l'on découvre le sort des scanOps chargés de scanner le patrimoine littéraire mondial pour la maison G. Inutile de dire qu'ils ne sont que les traînes savattes de la grande googlerie, et que la simple idée de les interviewer entraîne des répercussions immédiates. Ah le beau projet Gutenberg du vingt-et-unième siècle, que je trouve par ailleurs très excitant, est légèrement souillé par ce qu'on pourrait appeler sans prendre trop de risque de se tromper la rationalisation capitaliste. Les enfants on se tue à vous dire que rationalisme morbide et humanisme ne sont qu'une seule et même chose. Un jour on déboulonnera les statues de Descartes (et les bustes de Beethoven). Cela me rappelle, par analogies synaptiques, le roman La religieuse de Diderot que j'avais lu chez Th et Al pendant un séjour alicantain et qui m'avait foudroyé tellement c'était bon et que je conseille vivement à tous ceux qui sont d'humeur sadienne (illustration de Paul Emile Bécat).

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