11 octobre 2007
La moustache
Avons-eu en cours d'Allemand un de ces débats tarte-à-la-crème, attendu et passionnant à la fois. Le mariage. On a envie d'y coller deux r comme dans erreur. "a mutual misunderstanding" disait Oscar Wilde je crois... Mais l'heure n'était pas tellement à l'ironie. Trois coréens, deux chinois, deux camerounais (dont un spécimen interessant de "camerounais sarkozyste" et autoproclamé "bon noir" dont il faudra que je reparle un jour), une érythréenne, un libanais et quelques occidentaux, sur un sujet comme le mariage ne peuvent que constater leurs désaccords.
C'est là que j'ai appris, au détour d'une conversation, jetté négligemment comme on laisse tomber son mouchoir, celui où l'on a brodé "RAUS !" en lettres gothiques, que ma professeur d'allemand, Suzanne (ce prénom était de toute façon absolument un NOGO pour des raisons psychanalytiques que j'aurais bien volontiers outrepassées), Suzanne sa brune mèche longue qu'elle remonte d'un geste doux, son visage lumineux, sa façon de lire comme une actrice shakespearienne, ses mimiques hilarantes et sa timidité paradoxale, Suzanne et ses éternelles doc marteens (ce qui devrait être interdit passés les 28 ans mais exerce pourtant parfois chez moi une attirance coupable), Suzanne et ses petits regards en coins, ses rémanences du corps (je me garderai d'expliquer aux malotrus ce que j'entends par là), Suzanne et cette fontaine de petits riens que nous partagions (notez le "i" du désespoir !), qu'en allemand on décrit assez simplement par l'universel "flirt", Suzanne donc, vivait "maritalement" depuis 12 ans et avait un enfant.
Oui je sais, c'est honteux.
C'est là que j'ai appris, au détour d'une conversation, jetté négligemment comme on laisse tomber son mouchoir, celui où l'on a brodé "RAUS !" en lettres gothiques, que ma professeur d'allemand, Suzanne (ce prénom était de toute façon absolument un NOGO pour des raisons psychanalytiques que j'aurais bien volontiers outrepassées), Suzanne sa brune mèche longue qu'elle remonte d'un geste doux, son visage lumineux, sa façon de lire comme une actrice shakespearienne, ses mimiques hilarantes et sa timidité paradoxale, Suzanne et ses éternelles doc marteens (ce qui devrait être interdit passés les 28 ans mais exerce pourtant parfois chez moi une attirance coupable), Suzanne et ses petits regards en coins, ses rémanences du corps (je me garderai d'expliquer aux malotrus ce que j'entends par là), Suzanne et cette fontaine de petits riens que nous partagions (notez le "i" du désespoir !), qu'en allemand on décrit assez simplement par l'universel "flirt", Suzanne donc, vivait "maritalement" depuis 12 ans et avait un enfant.
Oui je sais, c'est honteux.